Mon choix a été de penser à l’avenir de notre Université. Les efforts de l’équipe présidentielle qui ont été faits pour accueillir nos étudiants dans de meilleures conditions, pour donner plus de lisibilité à la recherche et affirmer sa qualité, le travail important réalisé par les laboratoires et dans les UFR, l’investissement de l’ensemble des personnels pour améliorer le fonctionnement de notre Université ne doivent pas être anéantis au moment même où les universités de notre taille sont mises à mal par un système de répartition des moyens qui leur est défavorable.

Or, depuis bientôt trois mois notre Université connaît de nombreuses difficultés dues au mouvement de grève contre un certain nombre de réformes.

Dès le début de la contestation, j’ai pris en compte les différentes demandes émises par la coordination afin de permettre à ses membres de s’exprimer. La seule condition que j’ai posée était de ne bloquer ni le campus ni les bâtiments administratifs afin que l’Université puisse continuer à assurer ses missions à l’égard de ses étudiants et de ses chercheurs : l’amphi 400 a été mis à la disposition de la coordination et j’ai réuni à deux reprises des Conseils de l’Université pour qu’une communication soit instaurée entre les uns et les autres.
Cette condition minimale de non-occupation de l’Université n’a pas été respectée ; pire ! l’expression d’une majorité contre le blocage par vote du 9 mars 2009 a été purement et simplement ignorée.

Le 26 mars, j’ai transmis à l’ensemble de la communauté universitaire la circulaire de Madame le Ministre de l’Enseignement supérieur du 16 mars me demandant de mettre en œuvre la réglementation relative au droit de grève.

J’ai préféré faire confiance au sens des responsabilités de tous les membres de la communauté universitaire. J’ai eu raison : les cours ont repris dans la majorité des UFR, un calendrier de rattrapage a été adopté par le Conseil de l’UFR Lettres le 8 avril, et par le Conseil de l’UFR Sciences et Techniques le 16 avril.

Le 16 avril, l’accès au bâtiment V était bloqué, le 6 mai la totalité du campus était bloqué.

Alors qu’après de nombreux échanges avec notre ministère de tutelle, nous obtenons plus d’un million d’euros pour la mise aux normes de sécurité de nos bâtiments, de multiples dégradations commises durant les blocages sont à déplorer. Ces actes de violence, voies de fait et détériorations commis pendant une grève constituent des délits pouvant entraîner des condamnations pénales.

Le travail des non-grévistes n’a non seulement pas été respecté mais de nombreuses contraintes leur ont été ajoutées dans le contexte de sous dotation en emploi que nous subissons. Pourtant, aucun dossier n’a eu à souffrir de cette situation et j’en remercie tous ceux qui ont œuvré, personnels enseignants et BIATOSS, à la continuité du service public de qualité auquel nous sommes attachés.

Ces actions, certes minoritaires, pouvaient suffire, si elles perduraient, à déstabiliser toute une université et le 11 mai, j’ai décidé de mettre fin à de telles menaces en faisant assurer le déblocage du campus.

Il s’agit aujourd’hui de faire le point : en ma qualité de Président de l’Université, je suis le garant de principes inscrits dans les différents textes réglementaires et en particulier des principes d’égalité devant le service public et de continuité du service public soit le libre accès au lieu de travail pour les enseignants, les personnels administratifs et techniques et les étudiants.

Je suis et serai toujours, dans le cadre du mandat qui m’a été confié, le garant du respect des personnels et de leur travail et je veillerai par tous les moyens réglementaires à ma disposition, à la défense de notre outil de travail.

Pour toutes ces raisons, un certain nombre de personnels a reçu un courrier dressant le constat de leur situation de fait de grévistes depuis le 2 février : il leur est clairement demandé de confirmer ce constat ou de justifier d’un calendrier réaliste.

En effet, la grève est une cessation collective et concertée du travail destinée à appuyer des revendications professionnelles. Toute grève doit être précédée d'un préavis d’au moins cinq jours francs et préciser clairement sa durée envisagée et ses motifs. Les grévistes n’ont pas le droit d’occuper les locaux administratifs.

Je tenais à faire ce point afin que chacun sache prendre ses responsabilités à quelque niveau que ces dernières se situent. Pour ma part, je considère avoir assumé les miennes avec beaucoup de patience et dans la concertation.

Concertation qui a permis, par exemple, de faire adopter à l’unanimité le règlement intérieur du Comité technique paritaire qui s’est réuni pour la première fois hier.

Bien cordialement à tous,

Laroussi Oueslati, Président de l’USTV